Vol. 12 : Le christianisme syriaque en Asie centrale et en Chine (2015)

Résumé

Ce volume est consacré à la présence chrétienne syriaque en Asie centrale et en Chine, que certains historiens considèrent comme un succès missionnaire majeur, ouvrant temporairement la perspective d’un immense empire chrétien au XIIIe siècle, quand les empereurs mongols se montrèrent sensibles au christianisme. Même en écartant tout le triomphalisme qui pourrait se cacher dans une telle affirmation, l’expansion de la religion chrétienne d’Antioche, ou de Mésopotamie, jusqu’en Chine est un phénomène historique remarquable et un sujet d’étude fascinant par sa dimension interethnique et interculturelle, qui se manifeste tant dans les langues et l’art, que dans la théologie et le droit.

L’expansion du christianisme de tradition syriaque dans les immenses territoires de l’Asie jusqu’à la Chine dès le VIIe siècle est due surtout à la mission de l’Église d’Orient dite « nestorienne ». Outre l’initiative missionnaire et le recrutement par les empereurs mongols de la Chine de nombreux hauts fonctionnaires d’Asie centrale, des facteurs tels que les déportations et les mouvements volontaires de populations suite à des conflits et des guerres, ont entraîné la présence de communautés syro-orthodoxes et melkites. La mention d’un évêque arménien dans une inscription syriaque d’Asie centrale datée de 1323 nous rappelle que les Arméniens aussi eurent leur part dans cette riche histoire.

Ce volume donne une présentation générale des principaux domaines géographiques et culturels concernés, visant à offrir un tableau à jour des connaissances et des sources sur les chrétientés syriaques parmi les Turcs, les Sogdiens et en Chine. Aux deux phases de la présence chrétienne en Chine, à l’époque de la dynastie Tang (viie-ixe siècles) et à l’époque du gouvernement mongol des Yuan (XIIIe-XIVe siècles), sont consacrés des articles spécifiques.

Les auteurs tentent aussi de répondre à des questions historiques, comme les raisons du succès dans l’évangélisation, l’attitude du pouvoir politique à l’égard des missionnaires, le statut des communautés et les causes 
de leur disparition.

Certains articles sont consacrés aux vestiges archéologiques et à la production littéraire, en traduction ou originale, du christianisme syriaque, pour présenter un « catalogue » de ces ouvrages et des exemples significatifs de leur spécificité.

Trois articles notamment traitent des nouvelles éditions de manuscrits découverts sur le site de la ville de Qara Qoto, des pierres tombales d’Asie centrale conservées au musée Guimet à Paris et de deux inscriptions découvertes en 2014 en Mongolie.

Sommaire
  • Introduction, par Pier Giorgio Borbone et Pierre Marsone
  • Mark Dickens — Le christianisme syriaque en Asie centrale
  • Pénélope Riboud — Le christianisme syriaque à l'époque Tang
  • Li Tang — Le christianisme syriaque dans la Chine des Mongols Yuan : diffusion, statut des chrétiens et déclin (XIIIe-XIVe siècles)
  • Chiara Barbati — La documentation sogdienne chrétienne et le monastère de Bulayïq
  • Pier Giorgio Borbone — Les « provinces de l'extérieur » vues par l'Église-mère
  • Barakatullo Ashurov — Inculturation matérielle de l'Église d'Orient en Asie centrale : témoignages archéologiques
  • Peter Zieme — Notes sur les textes chrétiens en vieux-ouïghour
  • Max Deeg — La littérature chrétienne orientale sous les Tang : un bref aperçu
  • Natalia Smelova — Manuscrits chrétiens de Qara Qoto : nouvelles perspectives de recherche
  • Alain Desreumaux — La collection des pierres tombales syro-orientales du Turkestan conservées à Paris et à Lyon
  • Takashi Osawa et Hidemi Takahashi — Le prince Georges des Önggüt dans les montagnes de l'Altaï de Mongolie : les inscriptions d'Ulaan Tolgoi de Doloon Nuu